La question du Real Madrid que Xabi Alonso doit résoudre avant la Coupe du Monde des Clubs
Le Real Madrid a toujours été mené par des joueurs stars. Alonso parviendra-t-il à briser ce cycle en adoptant une idéologie tactique pour faire entrer le club dans une nouvelle ère ?

Florentino Perez pourrait bien entrer dans l’histoire. Le président du Real Madrid a visionné toutes les images d’archives de la victoire de son prédécesseur, Santiago Bernabéu, lors de la première Coupe d’Europe en 1956, et souhaite désormais lui succéder en remportant la première Coupe du Monde des Clubs. Perez a fait de grandes déclarations sur la grandeur du Real, en préparation pour les États-Unis.

Cependant, pour y parvenir, il doit aussi affronter le présent et l’avenir. Il reconnaît que Madrid doit changer, non seulement en termes d’identité de l’entraîneur, mais aussi en termes d’identité footballistique de l’équipe.

Perez a longtemps insisté sur le fait que le successeur de Carlo Ancelotti devrait être Xabi Alonso, en grande partie sur les conseils de son système de recrutement plus sophistiqué, notamment celui de son recruteur en chef Juni Calafat. Depuis, Perez est devenu encore plus convaincu qu’Alonso devrait prendre les rênes du club avant la Coupe du Monde des Clubs. Si Ancelotti a bien préparé le terrain, le Real Madrid doit se préparer pour ce moment unique de son histoire. Alonso est prêt à accepter, à une condition : le Real doit recruter certains joueurs cet été.
Ils ne sont pas encore arrivés, ce qui complique encore la tâche de n’avoir que trois séances d’entraînement complètes avant le coup d’envoi de la Coupe du Monde des Clubs.
Au fil de ces péripéties, la compétition a développé l’une de ses histoires les plus intrigantes.
La question est de savoir si Alonso pourra imposer une idéologie tactique moderne à un club qui a traditionnellement résisté à une telle réflexion. Madrid a été l’antithèse de Barcelone en ce sens. Il n’a jamais été un club de management, et encore moins un club idéologique. Comme l’a dit un dirigeant rival : « On a presque l’impression qu’ils préféreraient ne pas avoir d’entraîneur.» Les stars ont toujours été les moteurs du Real Madrid, et la capacité d’Ancelotti à les faciliter est l’une des principales raisons pour lesquelles il est devenu l’entraîneur le plus ancien, après la nomination de Miguel Munoz par le Bernabéu. Il convient de noter que Muñoz, qui a joué 14 ans et remporté deux Coupes d’Europe, était également l’un des plus grands joueurs du club. Il a d’ailleurs marqué le premier but du Real Madrid en Coupe d’Europe en 1955 et a fait partie de ces premiers champions.
Zinedine Zidane est un autre exemple de ce style. Malgré trois Ligues des champions remportées en tant qu’entraîneur, il est souvent qualifié d’« entraîneur qui applaudit ». Autrement dit, il laisse s’épanouir les talents naturels. Toni Kroos et Luka Modric sont des défenseurs idéologiques. Il est pour le moins surprenant que leur partenariat coïncide parfaitement avec l’ère moderne de la Ligue des champions à Madrid, même si elle a commencé avec Alonso lui-même sous le nom de Kroos en 2014.
Ainsi, le joueur de 43 ans n’est pas seulement un entraîneur idéologique rare que Madrid ait nommé. C’est un entraîneur idéologique rare avec la stature d’un joueur pour le soutenir.
C’est exactement ce dont ce club a besoin pour changer son approche du football, et il en a toujours eu besoin pour réussir.
La saison 2024-25 semble indiquer que même l’approche classique d’Ancelotti est moins efficace, surtout lorsque l’individualisme n’est plus l’atout distinctif qu’il était autrefois.
Une certaine liberté fait son retour dans un jeu moins dogmatique. Alonso lui-même est emblématique d’une nouvelle tendance qui applique les principes de Pep Guardiola, mais avec plus de pragmatisme et d’adaptabilité.
La grande question est désormais de savoir à quelle vitesse il pourra appliquer ces principes et dans quelle mesure nous le verrons réellement lors de la Coupe du Monde des Clubs.
L’éducation nécessaire – surtout dans un club qui n’en a jamais bénéficié – pourrait-elle entraver les chances de Perez de réaliser ses ambitions ?
C’est le risque pris par le président, qui exige d’Alonso une sérénité encore plus grande.