Le match entre le Portugal et l’Arménie, disputé à Erevan dans le cadre des qualifications pour la Coupe du monde 2026, restera gravé dans les mémoires. Non seulement en raison de la victoire écrasante 5-0 de la Seleção, mais surtout à cause d’un moment d’une intensité émotionnelle rarement vue dans le football.
Tout avait commencé avant même le coup d’envoi. Les coéquipiers de Diogo Jota, disparu tragiquement quelques mois plus tôt, avaient préparé plusieurs gestes pour honorer sa mémoire. Ruben Neves, l’ami intime et ancien coéquipier à Wolverhampton, avait décidé de troquer son habituel numéro 8 pour revêtir le 21, celui que Jota portait en sélection. Un choix lourd de sens qui n’a pas échappé aux supporters présents dans le stade.
Mais c’est à la 21e minute de jeu que le destin semblait vouloir écrire une page surnaturelle de l’histoire du football. Cristiano Ronaldo, à 39 ans, a encore une fois montré son instinct de buteur implacable en marquant un but splendide… exactement à la minute correspondant au numéro fétiche de Diogo Jota.
Le stade entier a explosé de joie, mais aussi d’émotion. Les caméras se sont tournées vers le sélectionneur Roberto Martinez, visiblement bouleversé. Quelques minutes plus tard, interrogé par la RTP, il a lâché une déclaration qui a glacé le vestiaire :
« Ce but n’est pas seulement celui de Cristiano. C’est un signe. Diogo Jota est toujours avec nous. Nous avons senti sa présence depuis le début de ce rassemblement, et aujourd’hui il a choisi de se manifester. »
Des mots forts, qui ont fait naître un frisson parmi les joueurs et les spectateurs. Mais ce n’était que le début du tumulte émotionnel. Dans le vestiaire, après la rencontre, la réaction de Pepe a surpris tout le monde. D’ordinaire connu pour son caractère volcanique, l’expérimenté défenseur de 42 ans est resté figé, les yeux levés vers le plafond, comme s’il cherchait une réponse au-delà du terrain. Un silence pesant s’est installé, brisé seulement par un murmure de prière de sa part. Certains joueurs ont confié plus tard qu’ils n’avaient « jamais vu Pepe aussi glacé ».
João Cancelo, lui, n’a pas pu retenir ses larmes. En réalisant la célébration préférée de Jota — inspirée d’un jeu vidéo — après le cinquième but portugais, il s’est effondré en sanglots dans les bras de Bernardo Silva. Une image saisissante, qui a circulé instantanément sur les réseaux sociaux, donnant l’impression que l’âme de Jota veillait réellement sur l’équipe.
Les supporters, eux aussi, ont participé à ce moment irréel. Dans les tribunes, des milliers d’affiches avec le visage de Diogo Jota ont été brandies. Les chants « Jota, toujours avec nous » ont résonné, amplifiant l’atmosphère mystique qui s’était emparée du stade.
Cette soirée restera comme un mélange étrange entre football, hommage et quelque chose qui dépasse le rationnel. La victoire 5-0 est passée presque au second plan tant la dimension symbolique a frappé les esprits.
Pour Roberto Martinez, ce n’était pas un hasard :
« Certains parleront de coïncidence, mais pour moi, rien n’arrive par hasard. Ce but à la 21e minute nous rappelle que Diogo fait encore partie de cette équipe. »
Les mots du sélectionneur ont provoqué un débat enflammé dans les médias portugais. Certains journalistes ont parlé d’une « mise en scène exagérée », d’autres ont salué « la puissance de l’émotion collective ». Mais qu’on y croit ou non, l’onde de choc est réelle.
Le Portugal poursuivra sa campagne de qualifications face à la Hongrie la semaine prochaine. Mais une chose est sûre : après Erevan, plus personne ne regardera cette équipe de la même façon. Entre foi, destin et football, la Seleção a écrit un chapitre où le souvenir de Diogo Jota semble bel et bien continuer de jouer son rôle, à travers les pieds de Cristiano Ronaldo et le cœur de ses coéquipiers.