Dans le tumulte incessant du mercato hivernal qui s’annonce, une confession larmoyante secoue le Paris Saint-Germain. Randal Kolo Muani, l’attaquant franco-allemand recruté pour 100 millions d’euros en provenance de l’Eintracht Francfort en 2023, vient de lâcher une bombe émotionnelle lors d’un entretien exclusif accordé à L’Équipe ce mardi soir. “Depuis que j’ai quitté le PSG, rien ne va bien pour moi. Je regrette ma décision à l’époque et je suis prêt à corriger mon erreur si l’occasion se présente”, a-t-il déclaré, la voix chevrotante, depuis les vestiaires du VfB Stuttgart, son club actuel. Ce n’est ni Kylian Mbappé, parti en fanfare au Real Madrid l’été dernier, ni Keylor Navas, retraité en Costa Rica après un passage éclair au PSG. Non, c’est bien Kolo Muani, ce “successeur désigné” de Mbappé, qui implore un retour au bercail parisien dès janvier 2026.

L’histoire de Randal Kolo Muani au PSG est celle d’un conte de fées qui vire au cauchemar. Arrivé en pleine euphorie post-Mondial 2022, où il avait ébloui par sa vitesse et ses 46 buts en 50 matchs de Bundesliga, l’ancien pensionnaire de la Hertha Berlin était vu comme le fer de lance d’une nouvelle ère. Mais sous les ordres de Luis Enrique, embauché en juillet 2023 pour imposer une discipline de fer, les choses ont vite dérapé. Des “petits problèmes” avec l’Espagnol – des entraînements jugés trop intenses, des remises en question publiques sur son manque de finition, et une rotation incessante qui l’a relégué sur le banc – ont miné sa confiance. “Luis m’a demandé d’être plus collectif, mais je sentais qu’il ne me faisait pas confiance”, confie-t-il aujourd’hui. Résultat : seulement 8 buts en 2023-24, puis 12 la saison suivante, loin des attentes. En décembre 2024, après une énième brouille – un tacle verbal d’Enrique après un match nul contre Lyon (“Randal doit arrêter de penser à lui”) –, Kolo Muani est prêté au VfB Stuttgart pour “retrouver du temps de jeu”.

Mais l’exil en Bundesliga s’est transformé en purgatoire. À Stuttgart, club de milieu de tableau, Kolo Muani n’a inscrit que 3 buts en 10 apparitions depuis janvier 2025, plombé par une blessure à la cheville en mars et une concurrence féroce avec Serhou Guirassy. Pire : la semaine dernière, la direction stuttgartienne lui a signifié de “trouver un nouveau club” avant la fin du prêt, arguant d’un “manque d’impact” et d’un vestiaire agité par ses sautes d’humeur. “Je me sens perdu. À Paris, j’avais tout : les projecteurs, les supporters, l’ambiance. Ici, c’est la grisaille. J’ai commis une erreur en partant sur un coup de tête”, avoue-t-il, les larmes aux yeux. Son agent, sasan Abdi, a déjà entamé des discussions informelles avec le PSG, via le directeur sportif Luis Campos, pour un rapatriement en janvier. “Randal est prêt à baisser son salaire de 30% et à accepter un rôle de joker pour prouver sa valeur”, précise-t-on en coulisses.
À Paris, la réaction est mitigée. Luis Enrique, artisan de la métamorphose parisienne – avec une Ligue 1 invaincue et une demi-finale de Ligue des Champions en 2024-25 –, n’a pas mâché ses mots en conférence de presse ce matin : “Le passé est le passé. Si Randal veut revenir, il devra gagner sa place comme les autres. Pas de passe-droit pour les regrets.” Pourtant, le PSG, privé de Gonçalo Ramos pour la saison (rupture des ligaments croisés) et avec un Ousmane Dembélé sursollicité en faux 9, pourrait y voir une aubaine. Bradley Barcola et Désiré Doué brillent, mais un renfort expérimenté à bas coût ? “C’est tentant”, glisse un proche du club. Nasser Al-Khelaïfi, président intransigeant, a convoqué une réunion d’urgence avec Enrique et Campos pour évaluer le dossier. “On ne ferme aucune porte, mais il faudra des garanties sur son mental”, aurait-il insisté.
Cette affaire Kolo Muani illustre les cicatrices d’une ère Enrique impitoyable. Le coach catalan a viré les “galactiques” – Messi, Neymar, Mbappé – pour imposer une culture de l’effort collectif, menant le PSG à son premier titre européen en 2025 (5-0 contre l’Inter en finale). Mais des talents comme Kolo Muani, Milan Škriniar (prêté à la Roma) ou Lucas Hernández (vendu à l’Atlético) en ont payé le prix fort, exilés pour “incompatibilité d’humeur”. Aujourd’hui, alors que le PSG domine l’Europe avec un effectif rajeuni (moyenne d’âge 24 ans), les repentis frappent à la porte. Kolo Muani n’est pas le premier : Verratti l’avait tenté en 2024, sans succès.