La Liga s’apprête à vivre un des épisodes les plus houleux de son histoire récente, avec en son cœur la tension extrême entre le Real Madrid et les instances dirigeantes du football espagnol. Le problème est simple en apparence : la demande de report du match d’ouverture de la saison 2025/26, opposant le Real Madrid à Osasuna le 19 août, fait trembler tout le football ibérique.

Le Real Madrid, fraîchement sacré au FIFA Club World Cup, sollicite ce report afin de garantir une récupération optimale à ses joueurs, certains étant épuisés voire surmenés après un calendrier infernal. Cette demande est soutenue par l’Atletico Madrid et le syndicat professionnel des joueurs (AFE), qui dénoncent à l’unisson le non-respect des temps de repos minimums inscrits dans la législation espagnole.
Mais la Ligue, et plus précisément son président Javier Tebas, refuse de plier. Tebas, fidèle à son image d’homme de fer, affirme que la Liga ne peut être soumise aux caprices d’un seul club, rappelant que les autres grands championnats européens – Premier League, Ligue 1 – n’ont pas cédé face à des demandes similaires. Pour lui, le calendrier est sacré, et toute modification porterait atteinte à l’intégrité du championnat.

Face à ce refus, le Real Madrid engage une procédure judiciaire sans précédent devant le Tribunal supérieur du sport, déclenchant une tempête médiatique et politique. La bataille dépasse désormais le cadre purement sportif, devenant un affrontement de pouvoirs, d’intérêts et de prestige.
Mais ce qui alimente encore plus la polémique, c’est une déclaration surprise de Joan Laporta, le président du FC Barcelone, rival historique du Real. Sans citer nommément les Merengues, Laporta a laissé entendre que la demande de report n’était qu’un stratagème pour tenter de fausser la compétition et obtenir un avantage indu. Ses mots, savamment calculés, ont mis le feu aux poudres sur les réseaux sociaux, où supporters des deux camps s’écharpent dans des échanges virulents.
Pour certains, la position de Laporta est vue comme une provocation déplacée, visant à destabiliser un concurrent direct à un moment crucial. Pour d’autres, elle est un acte de courage et de lucidité, dénonçant un favoritisme supposé dont bénéficierait le Real Madrid.
Au milieu de cette tourmente, les joueurs eux-mêmes sont pris en étau. Certains cadres madrilènes ont exprimé leur épuisement physique, évoquant un risque réel de blessures si le calendrier ne s’adapte pas. De leur côté, les dirigeants de La Liga multiplient les réunions urgentes pour trouver un compromis avant que la situation ne dégénère davantage.
Cette crise révèle aussi des tensions plus profondes entre Madrid et Barcelone, où la rivalité dépasse le simple cadre sportif pour toucher des questions d’identité, de pouvoir et d’économie. La lutte pour le contrôle du football espagnol s’incarne désormais dans ce dossier brûlant du calendrier.
À quelques semaines de la reprise, l’issue reste incertaine. Un bras de fer juridique et médiatique s’est engagé, avec pour enjeu non seulement le bien-être des joueurs, mais aussi la crédibilité de La Liga et l’avenir des plus grands clubs espagnols.
En attendant, les fans, les médias et les experts attendent avec impatience la décision finale, qui pourrait bien changer la donne pour toute la saison 2025/26.