Parler franchement peut parfois faire trembler les fondations d’un vestiaire. C’est exactement ce qu’a provoqué Thomas Tuchel, le nouveau sélectionneur de l’équipe d’Angleterre, lorsqu’il s’est exprimé sur Jude Bellingham, l’étoile montante du Real Madrid. Dans une interview accordée à talkSPORT, Tuchel n’a pas mâché ses mots : « Même ma mère ne supporte pas certaines attitudes de Bellingham. »

Si cette phrase peut paraître anecdotique, elle est en réalité le sommet d’un iceberg. L’attitude de Bellingham fait débat depuis plusieurs mois – aussi bien à Madrid qu’en sélection. Explosif, passionné mais parfois incontrôlable, le jeune milieu a déjà fait parler de lui à l’Euro 2024, où il n’a pas hésité à invectiver ses coéquipiers et à protester violemment contre les décisions arbitrales. Dans un match face au Sénégal, il a même jeté de l’eau et cherché le corps arbitral pour se plaindre, un geste mal perçu dans l’entourage des Three Lions.

Mais ce qui inquiète surtout Tuchel, ce n’est pas uniquement la nervosité de Bellingham. C’est sa manière de canaliser cette énergie brute. « Quand il sourit, il séduit tout le monde. Mais sa colère, son feu intérieur… peuvent devenir dérangeants », a-t-il reconnu. Et ce ne sont pas des paroles en l’air : la mère de Tuchel elle-même, grande passionnée de football, a déclaré ne pas “reconnaître un jeune homme bien éduqué” en le regardant à la télévision.

Depuis son arrivée en sélection, Tuchel insiste sur l’importance de transformer cette intensité en force collective. Il voit en Bellingham une arme à double tranchant : capable d’électriser un match, mais aussi de fracturer un vestiaire s’il n’est pas maîtrisé. À Madrid, Carlo Ancelotti a su composer avec cette personnalité volcanique. En Angleterre, la tâche pourrait s’avérer plus délicate, surtout dans un groupe jeune où les statuts ne sont pas figés.
Les récentes polémiques viennent s’ajouter à un passif déjà bien chargé : cris contre Gareth Southgate après la finale de l’Euro, carton rouge lors du Clásico, gestes déplacés en Liga… Bellingham joue toujours à la limite. Mais Tuchel ne veut pas éteindre la flamme : il veut l’orienter. « Ce feu-là est une bénédiction. Mais c’est à nous, le staff, de lui apprendre à ne pas se brûler lui-même… ni les autres. »
Car le sélectionneur ne doute pas du talent du Madrilène. Il le voit comme un joueur-clé pour la Coupe du Monde à venir. Mais il sait aussi que la pression médiatique, les attentes du public et la moindre étincelle dans le vestiaire peuvent faire basculer l’équilibre fragile d’une équipe en quête d’un nouveau souffle.
🧠 Le ton est donné. Tuchel ne cache rien, pose ses règles, et envoie un message fort à Bellingham… et à tous ceux qui le protègent aveuglément.
👉 Le destin du “Prince de Wembley” est entre ses mains — ou dans ses accès de colère.