La large victoire au Kazakhstan démontre que le Real Madrid n’a pas besoin de jouer de manière destructive pour s’imposer, car il possède un Kylian Mbappé « inarrêtable ».

Mais derrière ce halo, Xabi Alonso est toujours confronté à un problème tactique complexe : comment équilibrer l’équipe lorsque la star numéro un est si excellente, tandis que les autres membres ne parviennent pas à trouver un terrain d’entente.

Mbappé, celui qui décide de chaque match
Ce n’est pas un hasard si les médias espagnols ont loué Mbappé comme étant « d’un autre niveau ». La victoire 5-0 contre le Kairat en phase de groupes de la Ligue des champions, au petit matin du 1er octobre, a une fois de plus confirmé la supériorité absolue de l’attaquant français : vitesse, explosion dans chaque phase de jeu, capacité à créer des buts à partir de situations apparemment inexistantes.

Il recréé l’image de Ronaldo à ses meilleures années au Bernabéu : un joueur dont la présence sur le terrain suffisait à faire trembler ses adversaires. De plus, Mbappé possède un style de jeu plus diversifié : il ne se contente pas de conclure, il sait aussi étirer la défense, créant des espaces pour ses coéquipiers. Dès les premières semaines de la saison, Mbappé a affirmé son rôle de véritable leader, tant sur le plan professionnel que psychologique.

Cependant, lorsqu’une star brille trop fort, le risque de voir l’équipe être éclipsée est inévitable. La défaite dans le derby contre l’Atlético de Madrid le week-end dernier a montré que Vinicius n’a pas encore trouvé son instinct de tueur, tandis que Jude Bellingham, toujours efficace, est contraint de laisser la place à Mbappé.

La question est : le Real Madrid peut-il devenir une équipe équilibrée, ou dépendra-t-il entièrement de Mbappé comme il l’a été de Ronaldo auparavant ? Avec une longue saison, se fier uniquement aux explosions individuelles représentera un risque majeur.

Xabi Alonso a débuté sa carrière d’entraîneur au Bernabéu avec une philosophie de pressing proactif et un jeu énergique et agressif sans ballon. Mais le match contre Kairat a montré que le Real Madrid montrait des signes de relâchement dans son pressing, une tendance qui le privilégiait depuis le début de saison.

En attaque, le problème n’est pas simple non plus. S’il utilise un 4-4-2, Alonso devra choisir entre Bellingham et Arda Güler pour le poste de milieu offensif, tout en sacrifiant la largeur, nécessaire pour profiter de la vitesse de Vinicius et Mastantuono. À l’inverse, le 4-3-3 permet au Real Madrid d’exploiter les ailes, mais soulève la question : qui jouera bas pour combler le vide lorsque les attaquants monteront ?

Autrement dit, chaque choix d’Alonso a un prix. Et c’est là son plus grand défi : trouver l’équilibre dans une équipe dominée par Mbappé.

Si Mbappé est le pivot, les satellites autour de lui doivent être disposés intelligemment. Güler fait preuve de souplesse et de créativité, mais il est davantage un « numéro 10 » au milieu de terrain qu’un ailier. Mastantuono, 17 ans, apporte énergie et capacité à créer des percées sur le côté droit – un atout précieux dans le système qu’Alonso souhaite construire.

L’association de ces jeunes talents avec le duo Vinicius-Mbappé déterminera l’avenir du Real. Car pour devenir une machine à gagner, le Real a besoin de plus d’une superstar.

Quand le Real doit « apprendre à vivre avec Mbappé »
L’essentiel est que le Real Madrid apprenne à exploiter Mbappé sans en faire la « seule solution ». C’est la différence avec la fin de l’ère Ronaldo, où tout le style de jeu tournait autour de CR7.

Une équipe vraiment forte est celle où Mbappé peut exploser, mais où, même bloqué, les autres joueurs savent s’exprimer. C’est la base pour concourir en Ligue des champions et maintenir sa domination en Liga.

Mbappé est dans un état « inarrêtable », donnant le sentiment que chaque match peut être renversé en quelques instants. Mais pour Xabi Alonso, la tâche ne consiste pas seulement à exploiter pleinement l’attaquant numéro 10, mais aussi à construire un groupe qui complète et équilibre cette star.

En cas de succès, le Real Madrid connaîtra un nouveau cycle de gloire, avec Mbappé en leader, mais derrière lui, une équipe prête à gagner ensemble.