L’affaire Mbappé – PSG vient d’entrer dans une phase critique. Pour la première fois, l’attaquant français accuse officiellement son ancien club de “harcèlement moral et tentative d’extorsion” afin de le forcer à prolonger son contrat.

Le dossier, transmis cette semaine à la BRDP (Brigade de répression de la délinquance contre la personne), a provoqué un séisme à Paris. Deux enquêteurs spécialisés ont d’ores et déjà été désignés pour interroger plusieurs cadres du PSG, ainsi que l’entourage juridique de Kylian Mbappé.

Tout commence à l’été 2023. À ce moment-là, Mbappé annonce clairement son intention de ne pas prolonger son contrat, qui expire en juin 2024, avec comme ambition affichée de rejoindre le Real Madrid. Le PSG, pris de court, réagit violemment. Des menaces verbales, des convocations disciplinaires à répétition et même un plan d’isolement sont activés par la direction du club. Un mémo interne, révélé par Médiapart, détaille une stratégie dite de “pression silencieuse”, validée en haut lieu.

Selon les avocats de Mbappé, le joueur aurait été “invité” à signer un accord renonçant à 44 millions de dollars de primes de fidélité, sous peine de passer la saison entière sur le banc, sans perspective de jeu ni visibilité médiatique. “On lui a dit clairement : tu signes ou tu disparais”, aurait confié un membre du staff technique sous couvert d’anonymat.

L’intervention de Luis Enrique, fraîchement nommé entraîneur à l’époque, aurait temporairement apaisé les tensions. L’Espagnol aurait insisté pour que Mbappé reste dans le groupe pro, au nom de l’équilibre sportif. Un compromis fragile est alors trouvé, mais aucun accord officiel ne serait signé, selon la défense du joueur.

Janvier 2024. L’UNFP (Union Nationale des Footballeurs Professionnels) publie un rapport choc sur les “méthodes de rétention abusive” dans certains clubs de Ligue 1. Le nom de Mbappé y apparaît anonymement comme “cas n°5”. Ce rapport, transmis à plusieurs instances internationales, relance le débat sur les droits fondamentaux des joueurs.

Aujourd’hui, Mbappé contre-attaque. Dans sa plainte, il évoque des “pressions psychologiques intenses”, des “appels menaçants à des heures indues” et des tentatives de manipulation de son entourage familial. Un message vocal attribué à un dirigeant du PSG, et daté du 12 août 2023, aurait été remis aux enquêteurs. Dans ce message, on entendrait :

“Dis à ton fils que personne n’est au-dessus du club. S’il veut faire le héros, il verra ce que ça coûte.”

Le PSG nie en bloc. Dans un communiqué publié ce matin, le club parisien évoque “des accusations mensongères, sans fondement, visant à nuire à la réputation de l’institution”. Les avocats du club menacent à leur tour d’une plainte pour diffamation.

Mais la machine judiciaire est lancée. Et derrière cette affaire, ce sont aussi les méthodes de gestion des grandes puissances du football moderne qui sont mises en cause. D’autres noms circulent déjà en coulisses : au moins 3 joueurs de Ligue 1 auraient subi des pressions similaires, mais n’auraient pas encore osé parler.

La guerre entre Mbappé et Paris est déclarée. Et cette fois, elle se joue dans les tribunaux, pas sur le terrain.