Le Paris Saint-Germain a décidé de hausser le ton. Après les blessures coup sur coup de Ousmane Dembélé et Désiré Doué lors du match de qualification de l’équipe de France face à l’Ukraine, le club parisien a publié un communiqué au vitriol contre la Fédération française de football (FFF). Dans un texte cinglant, le champion de France accuse les Bleus d’avoir négligé les avertissements médicaux transmis en amont, provoquant ce qu’il qualifie d’incidents « graves et évitables ».

Deux coups durs en une soirée
La victoire de la France (2-0) à Kiev avait tout pour être une fête. Mais elle s’est transformée en cauchemar pour le PSG. Entré à la mi-temps, Dembélé n’a pas pu terminer la rencontre, se tenant la cuisse droite avant de sortir à la 81e minute. Le verdict est tombé : l’attaquant star souffre d’une lésion aux ischio-jambiers, indisponible pour six semaines.

De son côté, le jeune Doué, titulaire d’entrée, n’a pas passé la pause. Touché au mollet droit, il sera écarté des terrains pendant environ quatre semaines. Deux blessures qui priveront le PSG de ses joueurs clés pour des rendez-vous cruciaux, notamment le choc de Ligue des champions face au FC Barcelone, le 1er octobre.
Un communiqué au ton explosif
Le PSG n’a pas attendu pour réagir. Dimanche matin, le club a adressé une lettre officielle à la FFF, publiée ensuite sur son site. Le texte accuse directement le staff médical des Bleus d’avoir ignoré des recommandations précises transmises avant le rassemblement : « Paris Saint-Germain avait fourni à la Fédération des informations médicales concrètes sur la charge de travail supportable par ses joueurs et sur les risques de blessure. Le club déplore que ces recommandations n’aient pas été prises en compte, ainsi que l’absence totale de concertation avec ses équipes médicales. »
Plus encore, Paris réclame la mise en place d’un nouveau protocole de coordination médico-sportive entre clubs et sélection, afin de garantir la santé des joueurs comme « priorité absolue ». Un appel qui résonne comme un avertissement clair : le PSG ne tolérera plus d’être mis devant le fait accompli.
Deschamps se défend
Face à la tempête médiatique, Didier Deschamps n’a pas tardé à répondre. Interrogé après la rencontre, le sélectionneur a affirmé avoir jugé Dembélé apte à jouer : « S’il n’avait pas été en mesure de disputer un match de haut niveau, je ne l’aurais pas aligné. C’est malheureux pour lui, mais cela aurait pu arriver à un autre joueur. »
Une déclaration qui n’a pas calmé les tensions. Pour de nombreux observateurs, elle révèle au contraire le fossé qui sépare clubs et sélection : chacun défend ses intérêts, quitte à mettre en péril la santé des footballeurs.
Un conflit qui couvait depuis longtemps
Ce bras de fer n’est pas une surprise. Depuis plusieurs années, les grands clubs européens dénoncent la surcharge des calendriers internationaux et le manque de communication avec les fédérations. Le PSG, habitué à voir ses stars revenir blessées de sélection, est particulièrement sensible à cette problématique.
Mais cette fois, l’affaire prend une tournure symbolique : Dembélé est pressenti comme l’un des favoris au Ballon d’Or, et Doué incarne le futur du club. Les perdre pour un mois ou plus constitue un coup de massue, non seulement sportivement mais aussi financièrement et médiatiquement.
Quelles conséquences ?
Le PSG risque de devoir affronter Barcelone sans deux de ses pièces maîtresses. Luis Enrique, déjà privé de plusieurs joueurs clés cette saison, voit son plan de jeu bouleversé. Sur les réseaux sociaux, les supporters oscillent entre colère et inquiétude. Certains accusent Deschamps d’« avoir sacrifié le PSG », d’autres réclament même que le club refuse désormais d’envoyer ses joueurs en sélection sans garanties médicales strictes.
Conclusion : une fracture ouverte
L’affaire Dembélé-Doué révèle une fracture profonde entre clubs et sélections nationales. Le PSG, lassé de voir ses intérêts bafoués, a décidé de sortir les griffes. Mais cette guerre ouverte avec la FFF pourrait laisser des traces durables.
Car au-delà des blessures, c’est la question de la protection des joueurs qui est posée. Le football moderne, saturé de matchs et de compétitions, pousse les organismes à bout. Si rien ne change, de nouvelles confrontations entre clubs et fédérations semblent inévitables.
Pour l’heure, le PSG se retrouve affaibli, à quelques semaines d’un duel capital contre Barcelone. Et les regards sont désormais tournés vers la FFF : saura-t-elle calmer la tempête ou cette crise marquera-t-elle le début d’une guerre institutionnelle ouverte ?