Le départ de Gianluigi Donnarumma du Paris Saint-Germain vers Manchester City, officialisé dans les dernières heures du mercato estival, continue de provoquer un véritable séisme dans le monde du football. Comment un club comme le PSG, qui s’était battu en 2021 pour attirer l’un des gardiens les plus prometteurs et titrés de la planète, a-t-il pu en arriver à brader son numéro un pour seulement 26 millions de livres sterling (environ 35,4 millions d’euros) ? La réponse, comme souvent à Paris, est bien plus complexe qu’elle n’y paraît.

Un départ annoncé mais incompris
Dès le 12 août, Donnarumma avait laissé entendre que son avenir ne se jouerait plus au Parc des Princes. Exclu du groupe professionnel par Luis Enrique, remplacé par Lucas Chevalier, nouvelle recrue estivale, le portier italien s’était exprimé avec amertume : « Quelqu’un a décidé que je ne pouvais plus faire partie de l’équipe ». Une déclaration lourde de sens qui a immédiatement déclenché une tempête médiatique.
Luis Enrique avait, dans un premier temps, assumé la responsabilité : il souhaitait “un autre profil de gardien”, plus à l’aise avec ses pieds et capable de relancer sous pression. Mais cette explication, bien que plausible, ne racontait pas toute l’histoire.

Campos brise le silence
C’est finalement Luis Campos, conseiller stratégique du PSG, qui a révélé la face cachée de ce feuilleton. Dans une interview à RMC Sport, il a expliqué que le problème n’était pas uniquement tactique, mais surtout… financier. Donnarumma, dans sa dernière année de contrat, exigeait un salaire jugé trop élevé pour la nouvelle politique du club.
« Le club est plus important que n’importe quel joueur. Donnarumma, c’était une combinaison de circonstances. Quand il demande un salaire au niveau de l’ancien PSG, et pas du PSG actuel, nous étions obligés de trouver des solutions », a confié Campos.
La nouvelle politique salariale du PSG
Sous l’impulsion de Nasser Al-Khelaïfi et de Campos, Paris tente désormais de rompre avec l’ère des salaires astronomiques. Finis les contrats XXL garantissant des revenus colossaux, place à une grille basée sur la performance. Les nouvelles signatures incluent des bonus conséquents, mais un salaire fixe moins élevé.
Une stratégie qui vise à éviter les déséquilibres financiers et les jalousies dans le vestiaire, mais qui, dans le cas Donnarumma, a provoqué une cassure irréversible.
La version explosive de l’agent
Mais l’histoire ne s’arrête pas là. L’agent de Donnarumma, Enzo Raiola, a tenu à rétablir sa vérité. Selon lui, son client avait déjà accepté une réduction salariale la saison dernière. Tout semblait aller dans le sens d’une prolongation… jusqu’à ce que Paris “change les règles du jeu”.
Les négociations, d’abord reportées à l’après-finale de Ligue des Champions, ont basculé début août. Le PSG, après avoir confirmé son intention de continuer avec l’Italien, aurait soudainement changé de cap. « Ils nous ont dit une chose, puis en ont fait une autre », accuse Raiola.
Une aubaine pour Manchester City
Et dans cette confusion, c’est Manchester City qui a su flairer le coup. Patient jusqu’aux dernières heures du mercato, le club de Pep Guardiola a profité de la situation pour arracher Donnarumma à prix d’or… ou plutôt à prix cassé. 26 millions de livres pour un champion d’Europe, meilleur joueur de l’Euro 2020 et considéré comme l’un des gardiens les plus talentueux de sa génération : une affaire en or massif.
À City, Donnarumma arrive comme une recrue surprise, mais avec l’étiquette d’un futur titulaire indiscutable. Pep Guardiola, qui cherche depuis longtemps un gardien capable d’allier réflexes hors norme et présence imposante dans les airs, pourrait bien avoir trouvé son dernier rempart idéal.
Une rupture douloureuse pour Paris
Pour les supporters du PSG, le départ de Donnarumma laisse un goût amer. Beaucoup estiment que le club aurait dû batailler davantage pour conserver un joueur de ce calibre. D’autres saluent le choix d’une ligne économique plus rationnelle, surtout après des années de dépenses faramineuses.
Mais une chose est sûre : le cas Donnarumma restera comme un symbole. Celui d’un PSG en transition, qui veut rompre avec ses excès du passé… mais qui prend aussi le risque de perdre des talents majeurs.
👉 Pensez-vous que le PSG a eu raison de sacrifier Donnarumma pour défendre sa nouvelle politique salariale, ou s’agit-il d’une erreur historique qui profitera uniquement à Manchester City ?