Alors qu’il pensait enfin voir le bout du tunnel après une saison compliquée au PSG, Randal Kolo Muani se retrouve une fois de plus happé dans les turbulences du mercato estival. L’attaquant français, qui avait trouvé un second souffle du côté de la Juventus avec un prêt réussi ponctué de 10 buts en 22 apparitions, avait clairement exprimé son souhait de rester à Turin : « Je veux rester. Je me sens bien ici. Je suis heureux. » Mais comme souvent dans le football moderne, les volontés des joueurs ne pèsent plus face aux intérêts économiques et politiques des grands clubs.

Le Paris Saint-Germain, qui avait déboursé 85 millions d’euros pour l’arracher à l’Eintracht Francfort, semble aujourd’hui prêt à tourner la page. Non pas parce que Kolo Muani a échoué sportivement, mais parce qu’il ne colle pas au profil tactique exigé par Luis Enrique. Mis sur le banc à Paris, relégué au second plan face à des profils plus « compatibles », il a été sacrifié sans véritable explication, comme tant d’autres avant lui. À la Juventus, il a retrouvé son instinct, sa confiance, son identité. Mais voilà que Chelsea entre dans la danse, et bouleverse à nouveau tous les équilibres.

Selon les révélations de Calcio Mercato, les Blues ont récemment contacté le PSG pour se renseigner sur la faisabilité d’un transfert. Un intérêt concret, inattendu, mais potentiellement dévastateur pour la Juventus, qui ne cache pas sa volonté de le conserver. Enzo Maresca, le nouveau patron du banc londonien, multiplie les recrues offensives, mais voit en Kolo Muani un profil unique, capable d’apporter puissance, vitesse et capacité à presser haut. Pour Chelsea, ce serait un coup de plus dans un mercato déjà très ambitieux. Pour la Juve, ce serait une trahison cuisante, un joueur relancé par ses soins, arraché à la dernière minute.
Mais le plus inquiétant, c’est l’attitude du PSG. Loin de protéger un joueur qui, malgré tout, n’a jamais fait d’esclandre, le club parisien laisse entendre qu’il pourrait ouvrir la porte à un départ… si l’offre est jugée intéressante. Aucune déclaration claire. Aucune position affirmée. Le silence règne, laissant Kolo Muani dans une incertitude pesante. Son rêve italien risque de se transformer en cauchemar anglais. Et derrière cette guerre silencieuse entre clubs, c’est un homme de 26 ans qui voit son avenir se jouer sur une table de négociations, loin du terrain où il pensait enfin redevenir lui-même.
Ce dossier symbolise à lui seul les dérives d’un football moderne où l’émotion, la loyauté et le mérite sportif comptent moins que les tableaux Excel et les tractations de coulisses. Randal Kolo Muani, pourtant revenu de loin, risque encore une fois d’être broyé par une machine dont il ne contrôle plus rien. Le choix final ne lui appartiendra peut-être même pas. Et pendant que les dirigeants tranchent, le joueur, lui, attend, inquiet, impuissant.