Le derby madrilène du 27 septembre restera dans les mémoires comme l’une des nuits les plus sombres de l’ère récente du Real Madrid. Au Riyadh Air Metropolitano, l’Atlético de Diego Simeone a infligé une leçon cruelle à son voisin merengue en s’imposant 5-2, dans une ambiance électrique où chaque erreur madrilène semblait amplifiée au centuple.

Ce qui aurait dû être un moment de fête – le grand retour de Jude Bellingham après sa blessure – s’est transformé en un désastre monumental. Le jeune Anglais, pressé par son entraîneur Xabi Alonso, est apparu hors du rythme, incapable de trouver sa place. Dès les premières minutes, sa lenteur dans les transitions a offert aux Colchoneros des espaces qu’ils ont exploités sans pitié. L’image de Bellingham, la tête baissée après le cinquième but encaissé, symbolise à elle seule la soirée cauchemardesque vécue par Madrid.
Mastantuono sacrifié, les choix d’Alonso contestés
La décision d’écarter Mastantuono pour faire de la place à Bellingham a été largement critiquée. Le jeune Argentin, véritable révélation de ce début de saison, avait brillé face à Levante quelques jours plus tôt. Pourtant, au Metropolitano, il a passé la première mi-temps sur le banc, frustré de voir son équipe sombrer. Quand il est finalement entré en jeu, son énergie a brièvement redonné de l’espoir, mais il était déjà trop tard.

Ce choix d’Alonso a laissé une impression d’improvisation, voire de panique. Les supporters n’ont pas tardé à dénoncer une “décision suicidaire”, tandis que la presse espagnole s’est emparée du sujet dès le coup de sifflet final.
Le cas Güler : l’étincelle éteinte trop tôt
Si l’alignement de Bellingham était déjà discutable, le remplacement d’Arda Güler en seconde période a été vécu comme une véritable trahison par de nombreux supporters. Auteur d’une passe décisive et d’un but, le jeune Turc était le seul joueur capable de déstabiliser la défense de l’Atlético. Pourtant, averti par un carton jaune, il a été remplacé par Alonso à la 55e minute.
Le jeu du Real s’est immédiatement figé, sans créativité ni inspiration. “Il était notre bouffée d’air frais… et on nous l’a enlevée”, confiait un supporter en larmes à la sortie du stade. Même Dani Carvajal, d’ordinaire mesuré dans ses propos, a reconnu après la rencontre : “Certains choix nous ont coupé les ailes au moment où nous en avions le plus besoin.”
Les mots lourds de Carvajal et Courtois
Mais le véritable choc est venu de l’après-match. Dans la zone mixte, deux cadres du vestiaire ont laissé échapper des phrases qui résonnent encore. Carvajal, visiblement affecté, a lâché : “Nous devons ressentir cette douleur, l’accepter et comprendre d’où elle vient. Sinon, nous allons répéter les mêmes erreurs.”
Quelques heures plus tard, Thibaut Courtois a pris la parole sur les réseaux sociaux. Son message, grave et sans détour, a surpris plus d’un supporter : “Cette défaite n’est pas un accident. Elle révèle quelque chose de plus profond. Nous devons l’affronter, même si la vérité fait mal.” Des propos qui laissent entendre que les tensions internes dépassent le simple cadre sportif.
Le spectre d’un vestiaire divisé
Selon certaines rumeurs relayées par la presse madrilène, une partie des joueurs aurait reproché à Alonso son obstination à titulariser Bellingham coûte que coûte, au détriment de la dynamique collective. Modric, discret devant les caméras, aurait en privé pointé du doigt un “problème fondamental” lié à la gestion des jeunes talents. Ce murmure, bien que jamais confirmé, a enflammé les débats sur les réseaux sociaux.
Pour beaucoup, le Real n’a pas seulement perdu un derby. Il a perdu une part de sa sérénité. Et dans un club où chaque faux pas devient un tremblement de terre, la situation pourrait vite dégénérer.
Un avertissement pour Alonso
La défaite face à l’Atlético, après l’échec contre le PSG cet été, met déjà Alonso sous pression. Son aura d’ancien joueur respecté ne suffira pas éternellement à protéger ses choix tactiques controversés. Les prochaines semaines seront décisives : soit le Real rebondit, soit le doute s’installe durablement.
Pour l’instant, une chose est sûre : le retour précipité de Jude Bellingham, au lieu de marquer une renaissance, a ouvert une plaie béante. Et ce sont les mots lourds, presque désespérés, de Carvajal et Courtois qui résonnent comme une alarme.
“Si nous ne changeons pas maintenant, il sera trop tard.”