Le football n’oublie jamais. Et lorsqu’il s’agit de finale de Ligue des Champions, chaque geste, chaque mot, chaque regard devient un symbole, une déclaration de guerre ou de paix. Ce samedi soir à Wembley, Achraf Hakimi a inscrit un but capital pour le PSG contre l’Inter Milan — un but qui a non seulement changé le cours du match, mais qui a surtout réveillé de vieilles rancœurs, longtemps enfouies sous les apparences diplomatiques.
Quelques secondes après ce but, les caméras de télévision ont capté des scènes tendues sur le banc milanais. Simone Inzaghi, l’entraîneur de l’Inter, visiblement hors de lui, s’est levé pour apostropher l’arbitre, mais surtout pour lancer une salve d’insultes à destination d’Hakimi, selon plusieurs journalistes en bord de terrain.
Des mots durs, violents, parlant de “tricheur”, “hypocrite”, “manque de respect”, accompagnés de gestes de colère, ont été relayés dans les coulisses du stade. Les membres du staff technique n’ont pas non plus mâché leurs mots, certains allant jusqu’à affirmer que “ce joueur ne mérite même pas de saluer l’Inter”.
Mais là où d’autres auraient préféré se taire pour éviter l’escalade, Hakimi a choisi la vérité. Dans une interview exclusive diffusée quelques heures plus tard par une chaîne espagnole, le latéral marocain a vidé son sac, sans haine mais avec une sincérité désarmante :
« Je n’ai jamais manqué de respect à l’Inter. J’y ai laissé une partie de mon cœur, j’ai tout donné pour ce club. Mais aujourd’hui, je joue pour le PSG. Et je défendrai mes couleurs jusqu’au bout, peu importe l’adversaire. Ceux qui m’insultent aujourd’hui sont peut-être ceux qui m’ont oublié trop vite. Je n’ai aucun compte à leur rendre. »
Cette réponse calme mais tranchante a été saluée par une grande partie de la presse et du public, en France comme ailleurs. À Paris, les supporters ont immédiatement réagi sur les réseaux sociaux, faisant de Hakimi un symbole de dignité face à l’arrogance. Plusieurs anciens joueurs, dont Thiago Silva et même Dani Alves, ont exprimé leur soutien au Marocain.
« Hakimi a grandi. C’est devenu un homme. Et quand un homme est attaqué pour avoir simplement fait son métier, il a le droit de répondre avec fierté », a écrit un chroniqueur espagnol sur El País.
Du côté italien, en revanche, la réaction d’Hakimi a mis les dirigeants de l’Inter dans une position délicate. Certains cadres du club ont tenté d’éteindre l’incendie, parlant de “frustration passagère”, mais les images et les témoignages sont accablants. Une enquête interne aurait même été lancée par l’UEFA concernant le comportement de plusieurs membres du staff sur le banc durant la rencontre.
Pour Hakimi, ce match restera sans doute bien plus qu’une victoire sportive. C’est une revanche silencieuse, une affirmation d’identité, et une manière de tourner une page qui semblait pourtant refermée.
Dans un football où les transferts effacent trop souvent la mémoire, la douleur d’un départ mal digéré peut ressurgir au pire moment. Et lorsque ce départ devient un retour triomphant… la douleur se transforme parfois en agressivité.
Mais Hakimi, lui, a choisi une autre voie. Celle de la parole maîtrisée, du message clair, de la réponse posée mais percutante. Dans cette finale, il n’a pas seulement marqué un but : il a marqué les esprits, à Paris comme à Milan. Et l’histoire retiendra peut-être que ce soir-là, c’est lui qui a gagné deux fois.