La victoire renversante du Paris Saint-Germain face à Tottenham en Supercoupe d’Europe mercredi dernier aurait dû lancer la saison sur des bases euphoriques. Mais à peine quelques jours plus tard, un vent glacial souffle sur le vestiaire parisien. Selon des indiscrétions relayées par plusieurs sources proches du club, la décision de Luis Enrique d’écarter son capitaine Marquinhos pour offrir une titularisation au nouveau défenseur Illia Zabarnyi, fraîchement arrivé de Bournemouth contre un chèque mirobolant, ne serait pas qu’une simple rotation tactique. Elle serait le symptôme d’une fracture interne bien plus profonde.

Car le timing interroge. Marquinhos, fidèle soldat du PSG depuis plus d’une décennie, sortait certes d’une prestation mitigée en Supercoupe, mais rien ne laissait présager une mise à l’écart aussi brutale. D’après les rumeurs, le coach espagnol n’aurait pas apprécié certaines prises de parole du Brésilien dans le vestiaire après la séance de tirs au but victorieuse. Le capitaine aurait reproché au staff de “brûler” physiquement certains cadres, et ce désaccord aurait été perçu comme une remise en cause directe de l’autorité d’Enrique.
L’entrée en scène de Zabarnyi dans le onze titulaire face à Nantes est donc lue par beaucoup comme un signal fort : Enrique entend imposer sa loi, quitte à sacrifier un symbole du club. Dans les coulisses, plusieurs internationaux brésiliens, très proches de Marquinhos, n’auraient pas caché leur mécontentement. Le climat se serait rapidement tendu, certains joueurs parlant même d’un “manque de respect” envers un capitaine irréprochable depuis son arrivée en 2013.

Mais le cas Marquinhos n’est pas isolé. En attaque, un autre choix alimente la polémique : la titularisation de Gonçalo Ramos aux dépens de Khvicha Kvaratskhelia. Officiellement, l’entraîneur aurait voulu offrir du temps de jeu au Portugais, mais plusieurs observateurs y voient plutôt une sanction déguisée envers l’ailier géorgien, coupable d’une prestation jugée trop individualiste contre Tottenham. La presse espagnole a même parlé d’un “avertissement public” envoyé par Enrique à un joueur qu’il juge difficile à canaliser.
La présence surprise du jeune Ibrahim Mbaye dans le onze de départ ajoute une couche supplémentaire de mystère. Certains y voient une volonté sincère de lancer un talent prometteur, d’autres murmurent que cette titularisation découle d’accords obscurs entre la direction qatarie et l’entourage du joueur, soucieux de valoriser ses pépites maison.
Au-delà des choix sportifs, c’est l’avenir du PSG qui semble se redessiner. Luis Enrique, conforté par la confiance sans faille de Nasser Al-Khelaïfi, aurait carte blanche pour remodeler l’effectif selon ses propres critères, sans tenir compte des statuts acquis. Ce processus rappelle à beaucoup l’été 2023, quand Neymar et Messi avaient été poussés vers la sortie au nom d’un “projet d’avenir” incarné à l’époque par Kylian Mbappé.
La question brûlante est désormais de savoir jusqu’où ira cette purge silencieuse. Marquinhos peut-il réellement perdre définitivement son rôle central dans la défense parisienne ? Les Brésiliens du vestiaire – de Lucas Beraldo à Danilo – accepteront-ils longtemps ce traitement infligé à leur leader ? Et Kvaratskhelia, recruté comme tête d’affiche estivale, tolérera-t-il d’être relégué sur le banc dès la deuxième rencontre officielle de la saison ?
Les supporters, eux, oscillent entre excitation et inquiétude. Certains saluent le courage d’Enrique, persuadés que seule une révolution interne permettra au PSG de franchir enfin le cap en Ligue des Champions. D’autres, plus nombreux, redoutent que ce soit le début d’un nouvel épisode de chaos interne, où les ego froissés finiront par plomber l’atmosphère.
Une chose est sûre : la rencontre face à Nantes, initialement perçue comme une simple formalité, s’annonce désormais comme un révélateur d’un Paris en pleine mutation. Plus qu’un match de Ligue 1, c’est peut-être le premier acte d’une saison placée sous le signe des fractures, des coups d’autorité et des règlements de compte en coulisses.
Et dans cette pièce de théâtre aux allures de drame, une seule certitude : au PSG, les victoires ne suffisent jamais à apaiser les tempêtes internes.