Après un début de saison tonitruant, ponctué par sept victoires consécutives en Liga et en Ligue des champions, le Real Madrid s’est écroulé là où personne ne s’y attendait : au Metropolitano, face à l’Atlético de Diego Simeone. Le derby madrilène, censé être une vitrine du nouveau projet d’Alonso, s’est transformé en cauchemar collectif.

Dès les premières minutes, la fragilité aérienne des Merengues a sauté aux yeux. Les Colchoneros, fidèles à leur style direct et incisif, ont exploité sans relâche les ballons aériens et les phases arrêtées. Le premier but est venu d’un coup franc mal dégagé, permettant à Giuliano Simeone de centrer parfaitement pour Le Normand, qui a surclassé Tchouaméni de la tête. Quelques minutes plus tard, Sorloth a doublé la mise sur une nouvelle mésentente défensive, confirmant une tendance inquiétante : le Real souffre dès que le ballon est envoyé dans sa surface.

Le troisième but, inscrit sur penalty par Julián Álvarez après une faute naïve d’Arda Güler, a fini d’illustrer la fébrilité madrilène. Malgré deux éclairs offensifs – une passe décisive de Güler pour Mbappé et une volée splendide stoppée par Oblak – les Madrilènes n’ont jamais donné l’impression de contrôler le rythme du match.

Les supporters, euphoriques depuis le début de saison, n’ont pas tardé à réagir avec virulence sur les réseaux sociaux : « Sept victoires pour rien si l’équipe s’effondre au premier vrai test », « Alonso parle de modernité mais oublie les bases de la défense », peut-on lire. D’autres demandent déjà un recentrage tactique, accusant l’ancien milieu de terrain de vouloir imposer trop vite ses idées, sans respecter les fondamentaux.
Pour Alonso, ce premier derby comme entraîneur du Real est un rappel brutal. Simeone, fort de quinze ans d’expérience et de quarante-huit derbies disputés, a donné une véritable leçon de pragmatisme. En face, le Basque a semblé débordé par l’intensité, incapable de trouver une solution pour renforcer une défense constamment mise sous pression.
La défaite n’efface pas les succès récents, mais elle soulève de vraies interrogations : ce Real séduisant face aux équipes modestes peut-il tenir la distance contre des adversaires aguerris ? Les semaines à venir diront si cette humiliation reste un accident… ou le signe d’une fragilité plus profonde.