La soirée qui devait être une fête pour l’équipe de France s’est rapidement transformée en source de tensions. Si les Bleus ont obtenu une victoire importante 2-0 face à l’Ukraine lors des qualifications pour la Coupe du monde 2026, le triomphe a été assombri par deux coups durs : les blessures successives de Désiré Doué et d’Ousmane Dembélé. Deux joueurs du Paris Saint-Germain, deux espoirs essentiels pour le club de la capitale, qui ont quitté le terrain en boitant, laissant derrière eux un climat de colère et de suspicion.

Du côté du PSG, la réaction a été immédiate et brutale. Selon RMC Sport, les dirigeants parisiens auraient exprimé leur « fureur » auprès de la Fédération française de football (FFF). Le club affirme avoir clairement averti le staff des Bleus sur l’état physique fragile d’Ousmane Dembélé, déjà diminué après un souci musculaire lors du match contre Toulouse en Ligue 1. Leur demande était simple : éviter de le faire jouer afin de ne pas aggraver la situation. Pourtant, Didier Deschamps a pris la décision de le faire entrer en seconde période. Résultat : une rechute, cette fois à la cuisse droite, qui pourrait éloigner le joueur des terrains pendant plusieurs semaines.
Face aux accusations, le sélectionneur des Bleus n’a pas tremblé. En conférence de presse, Didier Deschamps a affiché un ton ferme, presque agacé : « Si Ousmane n’avait pas été apte, je ne l’aurais pas fait entrer. Nous avons suivi les recommandations médicales, et rien n’indiquait un risque majeur. De plus, la blessure actuelle concerne l’autre cuisse, ce qui n’a rien à voir avec son problème précédent. » Une manière claire de rejeter la responsabilité sur le hasard et les aléas du football.

Le technicien de 56 ans a poursuivi en appelant à la raison : « Je comprends la frustration du PSG, mais le club n’est pas un adversaire de l’équipe de France. Nous avons des intérêts parfois divergents, mais notre objectif est le même : protéger les joueurs. Malheureusement, ce type de situation peut arriver à n’importe qui, dans n’importe quel match. »
Cette déclaration, loin d’apaiser les tensions, a jeté de l’huile sur le feu. Car pour le PSG, la situation va bien au-delà d’une simple malchance. Le club parisien doit débuter une saison cruciale en Ligue 1 et en Ligue des champions, et voir deux de ses joueurs majeurs tomber blessés en sélection représente un désastre sportif et financier. Dans les couloirs du Parc des Princes, on parle déjà de « manque de respect » de la part de la Fédération.
Les supporters parisiens, eux aussi, n’ont pas tardé à exprimer leur colère sur les réseaux sociaux. « On nous vole nos joueurs », écrit un fan enragé. Un autre commente : « Deschamps pense à son match, mais pas à la saison du PSG. C’est inadmissible. » Le débat prend une ampleur nationale, alimenté par les médias qui relaient en boucle la querelle entre le club et le sélectionneur.
Du côté des Bleus, certains observateurs relativisent. Ils rappellent que la gestion des blessures est un sujet sensible dans tous les grands clubs et toutes les sélections. Les risques sont inévitables, et il est illusoire de croire que les entraîneurs peuvent toujours protéger les joueurs de tout danger. Pourtant, dans le cas de Dembélé, les avertissements du PSG donnent du poids aux critiques.
L’affaire met en lumière un vieux conflit latent : celui des relations tendues entre les clubs et les sélections nationales. Chacun défend ses propres intérêts, et les joueurs se retrouvent souvent pris en étau. Pour le PSG, perdre Dembélé et Doué à ce moment de la saison est un coup terrible. Pour Deschamps, céder face aux pressions des clubs reviendrait à affaiblir son autorité et sa liberté de choix.
Alors que l’équipe de France s’apprête à poursuivre son chemin vers le Mondial, et que le PSG prépare son entrée en Ligue des champions, cette polémique pourrait bien continuer d’alimenter les débats. Et une question reste en suspens : jusqu’où ira la confrontation entre un club qui se sent trahi et un sélectionneur déterminé à défendre ses décisions ?
Dans cette bataille de mots, une certitude demeure : ce sont encore une fois les joueurs, et en particulier Ousmane Dembélé, qui en paient le prix le plus lourd.